Contrat de capitalisation succession, démembrement et clause bénéficiaires

L’atout principal du contrat de capitalisation pour les personnes physique se révèle au moment de la préparation de la succession. En effet, contrairement à une assurance vie, le contrat de capitalisation n’est pas automatiquement fermé au décès. Par ailleurs, il peut faire l’objet d’une donation (simple ou partage) du vivant du souscripteur. De plus, le contrat de capitalisation peut être démembré ce qui ajoute son intérêt pour les familles qui anticipent la transmission de leur patrimoine.

 

Couplé avec des assurances vie, PEA, compte-titres et PER le contrat de capitalisation permet aux particuliers de structurer leur patrimoine pour maximiser leurs gains nets d’impôts et d’organiser au mieux la transmission de leurs actifs.


Contrat de capitalisation succession

C’est au moment de la succession que l’assurance vie et le contrat de capitalisation présentent des différences notables.

 

Le décès provoque le dénouement (fermeture) de l’assurance vie. Comme indiqués dans les articles 990 I et 757 B du Code Général des Impôts, les bénéficiaires désignés reçoivent alors les capitaux décès (capital initial + intérêts) qui sont imposés ainsi :

Tandis qu’en cas de décès, le contrat de capitalisation est transmis aux héritiers (il n’y a pas de clause bénéficiaires) sans être fermé (sauf demande des héritiers). Il entre alors dans l’actif successoral et est imposé selon le barème défini par le Code Civil (article 724 et suivants). Pour pallier l’absence de clause bénéficiaires, il est possible d’indiquer directement dans son testament qui doit hériter de vos contrats de capitalisation. Cela évite les affres des indivisions. Dans ce cas, il est impératif de surveiller la réserve héréditaire et la quotité disponible.

Le contrat de capitalisation est très complémentaire à une assurance vie, car contrairement à cette dernière, il peut être transmis de son vivant grâce au démembrement, à une donation, ou un présent d’usage.


Contrat de capitalisation donation


Contrat de capitalisation démembré

Contrat de capitalisation clause bénéficiaires

Réinvestissement d’un démembrement de propriété dans un contrat de capitalisation démembré 

La donation du contrat de capitalisation est un atout majeur de cet outil de gestion du patrimoine. Elle peut prendre la forme d’une donation en pleine-propriété ou de donation de nue-propriété avec réserve d’usufruit. La donation peut avoir lieu à la souscription du contrat (souscrire un contrat de capitalisation démembré) ou en cours de vie du contrat (démembrer un contrat de capitalisation déjà ouvert). Dans les tous cas, la donation permet de profiter des abattements liés au régime des donations définis à l’article 779 du Code Général des Impôts ; à savoir :

·      Abattement de 100 000 € pour ses enfants

·      Abattement de 31 865 € pour ses petits-enfants

·      Abattement de 5 310 € pour ses arrière-petits-enfants

·      Abattement de 15 932 € pour ses frères et sœurs

·      Abattement de 7 967 € pour ses neveux et nièces

·      Abattement de 80 724 € pour son conjoint ou partenaire de PACS

 

Pour rappel, ces abattements sont renouvelables tous les 15 ans.

 

Pour mémoire, deux types de donation existent :

  • Donation simple : entraine la réévaluation des biens donnés au jour du décès pour un rééquilibrage entre les héritiers.

  • Donation-partage : fixe la valeur au jour de l’acte et empêche la réévaluation au jour du décès.

Des clauses de droit de retour et / ou des interdictions d’aliéner peuvent être également prévues.

Autre intérêt du contrat de capitalisation : le démembrement. En effet, le donateur n’est pas obligé de transmettre la pleine-propriété d’un contrat. Il peut choisir de donner la nue-propriété avec réserve d’usufruit afin de continuer à percevoir les revenus de son placement tout en organisant la transmission de son patrimoine à ses enfants ou petits-enfants.

Au décès du donateur, le nu-propriétaire récupère automatiquement l’usufruit et devient pleinement propriétaire du contrat sans avoir à payer de frais de succession complémentaire.

Pour déterminer la valeur de la nue-propriété, il faut suivre le barème de démembrement défini à l’article 669 I du Code Général des Impôts.

Autre avantage particulièrement intéressant depuis la réforme fiscale du 20 décembre 2019, le prix de revient est désormais revalorisé lors de la transmission en pleine propriété (plus-value purgée). Cela signifie que seules les plus-values réalisées après le décès (et donc la réunion de l’usufruit et de la nue-propriété) sont imposées.

 

Il est recommandé :

  • D’ouvrir un contrat de capitalisation par héritier pour permettre à chacun de choisir s’il souhaite conserver ou racheter son contrat, cela évitera les difficultés rencontrées lors des indivisions.

  • D’être particulièrement vigilant dans la rédaction de la convention de démembrement qu’exigent les compagnies d’assurance car elle précise les droits respectifs de l’usufruitier et du nu-propriétaire (droit d’arbitrage, de mandat de gestion, de rachat).  

Exemple : Madame Marie-Antoinette, 58 ans, ouvre un contrat de capitalisation avec un capital de 200 000 € qu’elle démembre au profit de son fils Louis de 20 ans. Trente ans plus tard, à son décès le contrat vaut 500 000 €.

Âgée de moins de 61 ans révolus, la valeur de l’usufruit de ce contrat est de 100 000€ et la valeur de la nue-propriété est donc de 100 000 € (cf : clef de démembrement définie article 669 I du Code Général des Impôts). Grâce à l’abattement de 100 000 € pour une donation au profit de son enfant (cf : article 779 du Code Général des Impôts) il n’y a aucun droit de succession à payer. Au décès de Marie-Antoinette, Louis héritera donc d’un contrat d’une valeur de 500 000 € sans avoir payé le moindre droit de succession. Il pourra décider de racheter ce contrat en profitant des abattements d’impôt sur le revenu (4 600 € pour un célibataire, 9 200 € pour un couple chaque année), de le conserver ou de le donner à son tour soit en pleine-propriété soit démembré.

Si Marie-Antoinette avait versé ses 200 000 € sur un contrat d’assurance vie, au jour de son décès, Louis aurait dû payer :

  • Pour les capitaux décès : 500 000 € (capitaux décès) – 152 500 € (abattement) = 347 500 € imposables à 20 % = 69 500 €.

  • Pour les intérêts : 300 000 € à 17,2 % = 51 600 €

  • Soit une imposition totale de 121 100 € (69 500 € + 51 600 €) et un gain net de 378 900 €.

Si Marie-Antoinette n’avait pas démembré son contrat, au jour de son décès Louis aurait du payer des droits de succession d’un montant de :

  • Valeur du contrat au jour du décès : 500 000 €

  • Taux moyen des frais de succession : 20 %

  • Soit une imposition totale du contrat de 100 000 € et un gain net de 400 000 €.

Conclusion : en anticipant la transmission de son patrimoine par l’ouverture du contrat de capitalisation démembré et bien investi, Marie-Antoinette a transmis à son fils Louis 500 000 € nets d’impôts (à la place de 378 900 € en assurance vie ou 400 000 € en cas de contrat de capitalisation non démembré)


Contrairement à une assurance vie, il n’y a pas de clause bénéficiaires dans les contrats de capitalisation.

Pour pallier l’absence de clause bénéficiaires, il est possible d’indiquer directement dans son testament qui doit hériter de vos contrats de capitalisation. Cela évite les affres des indivisions. Dans ce cas, il est impératif de surveiller la réserve héréditaire et la quotité disponible.


Le contrat de capitalisation est l’outil idéal pour réinvestir de fonds démembrés.

Le contrat de capitalisation peut en effet constituer un support intéressant pour réinvestir des sommes issues d’un démembrement de propriété (par exemples : succession avec attribution de l’usufruit au conjoint survivant, donation avec réserve d’usufruit, etc.).

 

Comparé au compte titres, le contrat de capitalisation permettra la capitalisation des revenus sans subir l’imposition des intérêts et plus-values ainsi que l’augmentation des droits financiers de l’usufruitier dont il pourra jouir plus tard.

 

Réinvestir les sommes issues d’un démembrement de propriété dans un contrat de capitalisation présente plusieurs avantages :

  • La convention de démembrement lui donnera le droit de racheter seul l’accroissement de la valeur du contrat (dividendes, intérêts et plus-values).

  • La capitalisation hors fiscalité des revenus lui permettra de lisser son imposition en fonction de ses rachats progressifs.

  • Il sera même possible de loger un ou plusieurs contrats au sein de société(s) civile(s) dont les parts seront-elles-mêmes démembrées. Cela permettra de mettre en place des règles de gouvernance particulières entre l’usufruitier et le nu-propriétaire directement dans les statuts juridiques.

Contrat de capitalisation donation en pleine-propriété 


Deuxième possibilité pour organiser la transmission de son patrimoine, la donation en pleine-propriété d’un contrat de capitalisation. Le bénéficiaire de cette donation devient propriétaire du contrat et en perçoit les gains financiers. À lui de choisir s’il souhaite capitaliser ses gains au sein de cette enveloppe fiscale ou s’il souhaite effectuer un rachat (fiscalisé) pour financer d’autres projets.

 

D’un point de vue fiscal, les droits de donation s’appliquent sur la valeur vénale du contrat (primes versées + plus-values + intérêts) au jour de l’acte. De cette manière, les plus-values latentes du contrat sont « purgées » car soumises aux droits de succession. Elles ne seront pas soumises à l’impôt lors d’un rachat ultérieur (principe de la non double imposition confirmée le 20 décembre 2019).

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